Les villes au Moyen Age

LES VILLES DE CONSULAT : LES CAPITOULS DE TOULOUSE EN 1393-1394

Aux communes du nord de la France correspondent, dans les pays de langue d'oc, les villes de consulat. Les premiers consulats remontent au XIIe siècle, peut-être à l'imitation du régime des villes italiennes. Les magistrats qui les administrent portent en général le nom de consuls ; ils s'appellent capitouls à Toulouse où leur assemblée, le chapitre, remonte à 1152. Œuvre du peintre Jean Négrier, une miniature de la Chronique officielle de la ville montre les capitouls de 1393-1394 vêtus de simarres mi-parties rouges et noires, surmontés de leurs blasons ; dans la marge, à gauche de la lettrine, le trésorier du chapitre présente une charte scellée de huit sceaux ; en bas de la page, deux anges soutiennent les armes de la ville. Consuls ou capitouls exercent une magistrature collective. Au XIIIe siècle, leurs pouvoirs sont très étendus, administratifs, judiciaires et militaires. Ils se recrutent par cooptation et choisissent leur successeur au moment de quitter leur charge. Ils sont assistés par un Conseil consulaire ou Conseil restreint, recruté le plus souvent parmi les chefs des associations de métiers. L'assemblée générale des habitants (appelée Parlement à Toulouse) est convoquée dans des occasions exceptionnelles : décisions engageant l'avenir de la cité, prestation du serment féodal au seigneur. Ce dernier demeure en effet présent dans les institutions de la ville, souvent par l'intermédiaire de son représentant, le viguier ou le bayle. A la différence des villes du nord, le clergé et la noblesse participent à la vie de la communauté urbaine. Le régime consulaire, dont l'apogée se situe à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle, entre en décadence sous l'influence des événements politiques : Croisade des Albigeois, extension du pouvoir du roi de France, concurrence des bastides nouvellement créées.

Archives municipales de Toulouse, I, fol. 3 v°, chronique 93.

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